LES FRUITS DE LA SOLITUDE
Editions Dricot – mars 2020 – 120 p.
« La solitude, c’est beau et nécessaire. » Charles Pépin, philosophe.
L’auteur se livre ici non à un exposé philosophique, mais à une exploration de la solitude d’un point de vue humain et personnel, pour démasquer celle, obstinée, qu’elle a toujours sentie au centre de sa vie.
Elle questionne l’empreinte de l’enfance, le rapport au couple, à l’autre, à soi : loin d’être une fatalité, le côté sombre de la solitude, qui l’apparie à l’abandon, au manque, à l’isolement, libère une fois démantelé l’incontestable potentiel d’une solitude vivifiante et jouissive.
Au départ de son expérience de vie, donnant sens aux événements intimes, l’auteur dégage quelques principes universels auxquels s’identifier et invite à une rencontre enrichissante, sous le signe d’une humanité partagée.
Un voyage au cœur de la solitude pour mettre en lumière sa nécessité, sa résilience et sa beauté.
« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de
ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre » a dit Blaise Pascal. Vivre une solitude féconde permet, si l’on est vigilant, de percevoir les signes que nous envoie la vie. Plus on est
centré sur soi, plus on creuse en soi – ce que permet et offre la solitude –, plus on s’ouvre à ses ressources secrètes : on dispose d’une vastitude intérieure, d’un espace non limité,
propice à l’imagination, à l’inspiration, à la création. Cet accès à tous les possibles de soi nous préserve d’attendre des autres qu’ils nous rendent heureux, ou de convoiter ce que les autres
vivent… Nous sommes seuls à pouvoir agir pour nous. Toute notre vie, nous la passerons avec nous-même. Et si nous faisions de nous notre meilleur ami ?
La solitude est essentielle à notre équilibre. On ne peut niveler cet état d’être et on n’a pas à en guérir. La solitude n’est pas un mal à contrer, une pathologie à enrayer,
même si elle touche une multitude de gens. Souvent la fait-on passer pour une malédiction, alors qu’elle est notre condition. Qu’on l’accepte ou non, elle est notre lot, notre destin, et ce n’est
pas triste. Tant de clichés négatifs s’attachent à l’évocation de la solitude, qu’il convient de souligner qu’en l’appréciant, on n’est pas pour autant un être incomplet, peu chaleureux ou
dépourvu de tendresse. Il est question de se suffire à soi-même, il n’est pas question de vivre en reclus ou recluse.
La solitude n’est ni une fatalité ni une indigence, mais un état d’esprit qui ouvre au questionnement intérieur, un état de maturité.
EXTRAIT
Préambule
« Et si tu tentais un récit sur la solitude dans ta vie, élargissant ton propos à une réflexion sur ce thème tellement sensible, tellement humain ? »
Comme un étonnant synchronisme, cette thématique suggérée par une amie chère avait surgi en moi le matin même, alors que j’étais en proie au doute quant à la poursuite de mon activité d’écriture.
Je me devais dès lors de mener cette analyse de ce qui demeure depuis longtemps au cœur de mes préoccupations.
On écrit pour comprendre ce que l’on ne comprend pas, pour mettre de l’ordre dans ce qui tourmente.
En m’apprêtant à coucher sur le papier ce que m’inspire la solitude, ce qu’elle représente pour moi, ce vers quoi elle me semble devoir tendre, je ne sais pas encore que j’entreprends une quête vers sa nature profonde, ni à quel point mon écrit va la transformer, avec une lucidité qui annihile l’apitoiement sur soi et délivre de l’illusion que le collectif préserverait de se sentir seul au monde.
Pour étayer mon propos, je ferai référence aux nombreux auteurs dont j’ai brassé les ouvrages pour nourrir et irriguer la réflexion qui m’habite de longue date.
Ainsi L’esprit de solitude(1) de Jacqueline Kelen, historienne des mythes, écrivain des sentiments, est une lecture essentielle, vitale, qui ancre en soi, ôte les doutes, les tâtonnements, la peur de faire fausse route. Ce livre majeur, inspirant dans la quête de soi, éveille à la beauté et à la noblesse de la solitude. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : non du verre à moitié vide… de l’autre, mais du verre à moitié plein… de soi. Ou, disait Lacan : « Ce n’est pas du monde extérieur qu’on manque, comme on l’exprime improprement, c’est de soi-même. »
Puissé-je ainsi offrir des pistes à tout un chacun. Je me réjouis de voir mes semblables avancer vers eux-mêmes.
(1)L’esprit de solitude, Jacqueline Kelen, Éd. La Renaissance du Livre, mai 2003.
CE QUE LA PRESSE EN A DIT
Article paru dans le journal catholique « Dimanche » du 24 janvier 2021 :